Le blog d'Exalto

Bilan comptable : le lire, le comprendre et l’interpréter

Rédigé par Jean-Christophe FEUILLET | 2 janv. 2023 13:00:00

Le bilan comptable est un document financier regroupant du côté gauche les moyens de production de l’entreprise et de l’autre les moyens de financement dont l’entreprise dispose. Il s’agit d’un état du patrimoine de l’entreprise décrivant ce qu’elle possède (les actifs ou emplois) et ce qu’elle doit (les passifs ou ressources). C’est un tableau clé de présentation des comptes annuels de l’entreprise qu’elle doit produire à la fin d’un exercice comptable de 12 mois. Savoir lire, comprendre et interpréter les résultats du bilan fait donc partie des impératifs du chef d’entreprise ou d’un repreneur.

 

Les informations comptables du bilan de l’entreprise

Le bilan comprend deux parties : l’actif et le passif. Ce tableau est toujours équilibré : issu du principe de la comptabilité en partie double, le total de l’actif est toujours égal au total du passif.

Trois parties composent l’actif : l’actif immobilisé, l’actif circulant et les comptes de régulation.

L’actif immobilisé regroupe les biens que détient l’entreprise, utilisés durablement, c’est-à-dire les « immobilisations ». Ces dernières comportent trois catégories :

  • Les immobilisations incorporelles (fonds de commerce, logiciels, etc.) ;
  • Les immobilisations corporelles (immeubles, équipements, véhicules, etc.) ;
  • Les immobilisations financières (titres de participation, cautions, etc.).

L’actif comporte aussi les dotations aux amortissements et les dépréciations, ce qui permet d’obtenir les données nettes des immobilisations.

 

Le passif du bilan comptable comporte trois catégories :

  • Les capitaux propres, c’est-à-dire le capital social, les résultats accumulés non distribués et le résultat de l’exercice ;
  • Les provisions pour risques et charges, comptabilisées selon le principe de prudence ;
  • Les dettes qui comprennent les emprunts ou découverts, les apports en comptes courants d’associés, les dettes envers les fournisseurs, l’État, les salariés

Peuvent notamment être inscrits de chaque côté du bilan : les comptes de régularisation, c’est-à-dire les écritures comptabilisées à la clôture de l’exercice (charges et produits rattachés à l’exercice, charges et produits constatés d’avance par exemple) et le solde des comptes bancaires.

 

 

L’analyse détaillée de l’actif immobilisé

Pour procéder à l’analyse de cette catégorie à un moment donné, le dirigeant doit s’appuyer sur la liste détaillée des immobilisations, ce qui va lui donner la composition de l’actif immobilisé. En cas de reprise d’une entreprise, l’actif est une donnée significative du bilan.

Pourtant, pour s’assurer de l’existence des immobilisations et de leur état de vétusté, un audit de l’actif immobilisé peut être commandité. À l’issue de cet audit, la valeur de certaines immobilisations pourra être revue à la baisse et devra donner lieu à la comptabilisation d’une dépréciation. Il sera aussi possible de s’assurer du respect des plans d’amortissement.

 

Être vigilant en cas de provision pour risques et charges

Inscrites au passif du bilan, elles retracent les risques auxquels doit faire face l’entreprise, comme un litige avec un fournisseur ou un salarié. La provision est comptabilisée à hauteur du risque évalué par l’entreprise à un moment et peut donc être partielle.

Il faut toutefois être très vigilant sur ces provisions et prendre connaissance de façon individuelle des éléments à provisionner, du risque réel encouru et de l’exactitude du montant provisionné.

 

Être vigilant sur l’ancienneté des créances clients

Si ces dernières sont d’un montant important, il convient de s’assurer qu’il n’existe pas des litiges ou des retards de paiement des clients. Il faut dès lors s’assurer que la politique de recouvrement des créances est pertinente et suffisamment réactive.

En cas de défaillance de certains clients, une dépréciation des créances doit être comptabilisée. Dans l’hypothèse où un client est défaillant, il faut s’informer sur le niveau d’activité qu’il représente, car le risque de perte de ce marché est important.

 

Être vigilant sur les stocks

À la clôture de l’exercice, les stocks peuvent être très significatifs pour certaines entreprises (dans les secteurs du négoce et de la distribution). L’équipe dirigeante doit alors se poser les questions suivantes :

  • Le volume des stocks est-il en cohérence au regard de l’activité de l’entreprise ?
  • La valorisation des stocks est-elle pertinente par rapport à leur état d’entretien ? Si tel n’est pas le cas, il faudra comptabiliser des dépréciations et s’assurer de leur bonne valorisation et de leur comptage.
  • Le niveau des stocks n’est-il pas le résultat de problèmes commerciaux ? Cela concerne des produits qui ne seront jamais vendus ou des produits en mauvais état. Cette situation pourra aussi être éclairée par l’évolution de la marge commerciale par rapport aux statistiques du secteur. 

 

 

Être vigilant sur les comptes de régularisation

Si le solde des comptes de régularisation est important, il convient de s’assurer de sa justification, car ils ont un impact fort sur le résultat de l’entreprise

 

Porter une attention aux ratios et indicateurs comptables liés au bilan

Le fonds de roulement (FR)

Ce dernier est issu de la différence entre les ressources stables (apports en capital, résultats capitalisés, etc.) et l’actif immobilisé. Un fonds de roulement négatif est le signe d’une sous-capitalisation de l’entreprise. Les ressources stables ne financent pas l’ensemble de l’actif immobilisé, ce qui aura un impact sur la trésorerie.

 

Le besoin en fonds de roulement (BFR)

Il s’agit de la différence entre les actifs circulants et les passifs circulants :

  • Un BFR positif est le signe que l’entreprise doit mobiliser des ressources pour le financer. Ce peut être le signe de délais de paiement des clients défavorables pour l’entreprise.
  • Un BFR négatif signifie que le cycle d’exploitation génère des ressources (délais de paiement favorables).

La différence entre le FR et le BFR est la trésorerie nette, un autre indicateur clé du bilan.

 

Les ratios financiers

Sont particulièrement intéressants :

  • Le taux d’endettement : dettes financières/capitaux propres ;
  • Le délai moyen de règlements en jours : (dettes fournisseurs/achats TTC) x 360 et le délai moyen de règlement des fournisseurs en jours : (dettes fournisseurs/achats TTC) x 360 ;
  • Le taux d’usure des actifs : immobilisations corporelles nettes/immobilisations corporelles brutes.

 

Il est pertinent d’examiner ces différents points sur plusieurs années pour une appréciation de long terme. De plus, la lecture de l’annexe peut être très profitable pour obtenir des explications sur les documents comptables.

Pour ne rien manquer de l’actu du management et de la gestion d’entreprise, abonnez-vous dès maintenant au blog Exalto.